Les trois qualités nutritionnelles d'une bonne prairie

Si la qualité d'une prairie dépend essentiellement des pratiques agronomiques ainsi que de la gestion des pâturages, il reste que le maintien d’un bon niveau de fertilité du sol et l’intégration d’un bon programme de nutrition des cultures représentent une part importante de la gestion des prairies de fauche.  Il existe aussi des preuves indirectes que plusieurs nutriments, notamment le potassium, le molybdène, le bore, le zinc et le manganèse réduisent les maladies infectieuses des céréales et donc, par extension, il y a des chances que ce soit la même chose pour les graminées fourragères.

La qualité nutritionnelle de l’herbe se mesure généralement par sa digestibilité, sa teneur en protéines et en matière sèche, aspects qui peuvent être influencés par la nutrition des plantes. 

La digestibilité dépend de leur stade de développement et leur nutrition : des prés jeunes et feuillus ont des niveaux de D et d’EM plus élevés que ceux qui ont commencé à monter en graine ou qui contiennent beaucoup de matière organique morte. Dans les prairies de fauche qui bénéficient d’une stratégie de nutrition équilibrée, l’herbe aura meilleur goût que celles qui n’ont pas reçu suffisamment d’engrais. 

Le niveau de protéines dépend du stade de développement de l’herbe et de la nutrition des plantes, surtout de l’apport d’azote. Le niveau augmente au début du printemps. La formation des protéines dépend de la capacité d’absorption de l’azote des plantes dans le sol, qui peut être influencée par des applications d’azote mais aussi par les niveaux de potasse et de soufre, ainsi que le pH du sol. 

La teneur en matière sèche est l’aspect le plus variable et le difficile à maîtriser. Une teneur faible est souvent due à un temps pluvieux et des conditions de croissance médiocres. Non seulement cela a un effet direct sur le rendement, mais cela tend aussi à réduire la qualité, d’où une moindre consommation journalière par les animaux. En outre, avec l’ensilage, une teneur élevée en matière sèche (> 40 %) peut aussi faire baisser la consommation par les animaux.