La bonne gestion de la prairie


La bonne gestion de la prairie passe par : 

- La  gestion de la paissance d’automne

Une bonne pratique consiste à gérer l’herbe à l’automne afin de produire 1200-1600 kg de matière sèche pour chaque paissance. Il s’agit d’un pâturage ayant le potentiel d’au moins 1200kg de matière sèche broutée à l’hectare, ce qui laisse 1500 kg, soit une prairie dont la matière sèche totale est de 2700 kg. Cela rétablit l’équilibre entre une bonne production pour les animaux et l’efficience de la gestion de la couche herbeuse.

- La surveillance des pâturages

Les pâturages doivent être régulièrement évalués et correctement broutés pour tirer le meilleur parti de la valeur nutritionnelle qu’ils apportent, car celle-ci change au cours de la saison. Un suivi et une évaluation attentive confirment le bon stade de paissance ou quand apporter du foin ou de l’ensilage et quand la paissance doit cesser pour permettre la repousse. La hauteur de la couche herbeuse est un bon indicateur pratique à prendre en compte dans la gestion de la paissance pour une bonne exploitation de l’herbe et un rendement optimal du bétail. L’une des mesures les plus simples pour évaluer l’état de la couche herbeuse pour le pâturage est d’utiliser un bâton calibré pour établir la quantité d’herbe disponible, en kg de MS/ha. Cela suppose de parcourir la pâture en décrivant un « W », en prenant jusqu’à 40 mesures de hauteur aléatoires du couvert herbeux à des distances égales : par exemple, tous les cinq pas. La deuxième étape est d’évaluer la densité de la pâture. Elle peut consister en une simple évaluation visuelle : les pâturages à faible densité de talles sont en général de jeunes prairies âgées de 1 à 4 ans qui contiennent peu de graminées ou de trèfle formant des mottes dans le sous-étage. Les pâturages à moyenne densité de talles sont en général constitués d’un mélange de peuplements d’espèces, composées de fléole, d’ivraie, de fétuque et de trèfle.

- La gestion des adventices 

Les adventices réduisent les rendements des prairies et la qualité du fourrage. 
Visez 75 % de couvert au sol avec des graminées comportant un minimum de 50 % ou d’autres espèces productives et, lorsqu’il y en a, 20 à 30 % de trèfle.
En deçà, un réencemencement doit être envisagé. Notez que les tiges de raygrass ont une coloration rouge à la base de la tige et la feuille a un dessous brillant, alors que ce n’est pas le cas pour les graminées adventices. En règle générale, si les adventices sont présents sur plus de 10 % de la prairie, il faut intervenir. Certaines adventices sont révélatrices de problèmes spécifiques à la prairie. C'est le cas des boutons d'or, signe d'une mauvaise fertilité du sol et d'un apport insuffisant en azote.

- La gestion des ravageurs

Les ravageurs sont plus un problème dans les pâtures ressemées que dans les pâtures établies, et peuvent en général être éliminés à l’aide d’insecticides.
Les tipules et les oscinies de l’avoine sont courants. Les tipules abondent lorsque de l’herbe fait suite à de l’herbe semée par un automne froid. L’oscinie de l’avoine est la plus courante après un semis direct en automne et dans les prairies de raygrass italien. Les limaces, courantes quand le temps est humide, peuvent être endiguées à l’aide d’anti-limaces.

- La gestion des maladies

> La maladie la plus répandue du raygrass est la rouille couronnée (Puccinia coronata). Présente sous forme de pustules orange vif, elle est favorisée par un temps chaud et humide. Elle réduit la qualité de l’herbe et l’énergie disponible et, dans le pire des cas, l’herbe infectée est rejetée par les animaux pâturants. On peut lutter contre elle à l’aide de fongicides.
> Le virus de la mosaïque du raygrass est en grande partie transmis par des acariens, le virus de la jaunisse nanisante de l’orge par des pucerons ; les deux peuvent être contrôlés à l’aide d’insecticides. Le choix de cultivars tolérants ou résistants est un autre moyen pour réduire les problèmes de maladie ou d’agression virale.

- La gestion de la nutrition

Les pâtures doivent être utilisées par rotations. Il est important que l’herbe soit au stade le plus adapté pour la pâture ou la conserver et que le fumier ou le purin soit intégré au mieux dans le plan de nutrition. L'azote, le phosphore, le potassium, le magnésium et le soufre sont des macro-éléments qui jouent un rôle majeur dans l’amélioration du rendement en herbe.