Une prairie fertile a besoin de nutriments

Une prairie fertile a besoin de nutriments. Fauchée ou pâturée, la prairie exporte des quantités importantes d’éléments minéraux qui doivent être remplacés. Les besoins des différents types de prairie varient selon les espèces, les systèmes de production, les sols et les climats. L’amélioration de la rentabilité des prairies cultivées passe par la bonne compréhension de ces besoins.

Les éléments majeurs

Les mobilisations d’éléments minéraux des prairies dépendent de nombreux facteurs et principalement du niveau de production visé, du rythme d’exploitation et des restitutions des animaux au pâturage. Le tableau ci-dessous donne une indication des prélèvements pour une prairie de fauche en fonction du rendement.

Exemple d'exportations sur prairie de fauche intensive. Essai sud de l'Allemagne.

La bonne santé de l'animal repose sur une alimentation minérale équilibrée. Le tableau ci-dessous donne un certain nombre de rapports entre éléments minéraux et de valeurs seuils correspondantes.

Exemple de rapports entre éléments minéraux dans l'herbe.

Oligoéléments

Une nutrition équilibrée en oligoéléments est également essentielle. Les oligoéléments les plus importants pour la prairie de graminées sont le cuivre et le zinc. Les autres oligoéléments sont également importants pour les animaux et incluent le cuivre, le zinc et le sodium. Ces derniers sont requis à des niveaux plus élevés pour le besoin des animaux que pour la croissance de la prairie.

Absorption d'oligoéléments par la prairie selon le mode d'exploitation. Essais Royaume-Uni.

Eléments secondaires

Le soufre

Diminution des dépositions atmosphériques

Le soufre est essentiel  à la synthèse des protéines. Toute carence en soufre diminue l’efficacité de l’azote et pénalise le rendement. Par le passé, les besoins en soufre de la prairie étaient couverts par les redépositions  générées par la pollution atmosphérique et les apports de soufre involontaires apportés par certains engrais. Aujourd’hui, les fortes mesures de dépollution de l’air et la réduction des apports d’engrais ont fait apparaitre un réel besoin en soufre. La prairie peut exporter 100 kg de SO3/ha. Le soufre apporté par les effluents d’élevage n’est pas immédiatement disponible et doit être minéralisé pour passer de la forme organique à la forme sulfate. Les carences en soufre sur prairie peuvent être identifiées par le rapport N :S dans la culture. Un ratio de 12 :1 est correct , en dessous d’une valeur de 15 :1 , la carence devient sensible. Dans ces situations, un apport de 40 à 80 kg de SO3 au cours des 2 premiers cycles est recommandé, ensuite, la minéralisation prendra le relai avec l’augmentation de la température du sol.

L'apport de soufre combiné à l'apport d'ammonitrate permet une augmentation significative du rendement. Essais officiels Wageningen en Hollande.

Le magnésium

Au-délà de son rôle important dans la plante (synthèse chlorophyllienne), le magnésium est un élément à surveiller en prairie. En effet, une prairie correctement alimentée en magnésium permet de prévenir le risque de tétanie d’herbage qui est engendré par la chute brutale du taux de magnésium dans le sang. Ce risque est accentué lors de la mise à l’herbe ou lors de changement de régimes alimentaires. Les ruminants ont besoin d’une teneur d’au moins 0.15 % de magnésium (Mg) et de 0.10 % de sodium (Na) par kg de MS d’herbe pour maintenir leur équilibre minéral.
Il convient de modérer les apports de potassium avant la mise à l’herbe et en y associant du magnésium.