Une nutrition équilibrée

La concentration élevée en énergie et en protéines du colza exige de gérer au mieux sa fertilisation. Pour favoriser la photosynthèse et valoriser efficacement l’azote, potasse, phosphore, soufre, magnésium et oligoéléments doivent être disponibles pour satisfaire les besoins de cette culture très exigeante. Quels sont les besoins réels du colza et comment les satisfaire au mieux ?

 

Les besoins nutritionnels

Le colza mobilise de grandes quantités de nutriments (figure ci-dessous). Des quantités significatives d’azote, de phosphore, de magnésium et de soufre sont exportées avec les graines tandis que l’essentiel du potassium, consommé en grande quantité est restitué par les résidus de culture et sera disponible pour la culture suivante. Le colza grâce à la restitution de ses résidus et à son système racinaire profond constitue un excellent précédent cultural.

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Quantités d’éléments fertilisants mobilisés pour 35 q/ha. Les besoins correspondent à la quantité prélevée par la plante au cours de son cycle, les exportations représentent les quantités contenues dans les graines.

Même si le pic d’absorption des nutriments se situe entre début élongation et floraison, les éléments minéraux P, K et Mg doivent être présents dès l’implantation de la culture pour permettre le développement précoce du système racinaire et du couvert végétal.

Des besoins en soufre

Le colza est l’une des cultures les plus exigeantes en soufre et des apports de 50 à 100 kg SO3/ha au printemps sont nécessaires pour pallier au risque de carence élevé en sortie d’hiver quand le sol minéralise peu et que les sulfates ont été lessivés par les pluies hivernales.

Des besoins en oligoéléments

Bore, molybdène et manganèse sont les oligo-éléments les plus importants. Pour éviter les risques de carence pénalisant le rendement, ces nutriments peuvent être apporté de manière plus efficace par voie foliaire à l’automne et avant la floraison sous forme de YaraVita® Brassitrel et Bortrac.

Absorption et répartition de l’azote

5-80 % de l’azote est absorbé avant floraison. Au plus fort des besoins entre début élongation et début floraison, des absorptions journalières de plus de 4 à 6 kg/ha d’azote sous forme nitrate peuvent être atteints. Toute carence en azote à ce stade réduit la ramification, l’installation des siliques, leur fertilité ainsi que le poids de mille grains.

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Cumul de l’azote absorbé au cours du cycle du colza. La biomasse et l’absorption d’azote maximale ne peuvent être atteintes que grâce à une disponibilité élevée d’azote nitrique.

La date, la dose d’apport comme la forme d’azote sont donc essentielles. L’absorption d’azote post-floraison ne représente que 20 à 25 % du total prélevé par la culture. La majeure partie de l’azote contenu à maturité dans la graine de colza provient de la translocation de l’azote des feuilles et des tiges (figure ci-dessus). Cependant, un excès d’azote a des effets négatifs tels qu’une plus grande sensibilité aux maladies et au gel, risque de verse, croissance végétative excessive et retards de maturité. De plus, l’excès d’azote réduit la teneur en huile tandis que la teneur en glucosinolates indésirables augmente.

Les apports d’azote d’automne

Le colza constitue un excellent piège à nitrate à l’automne et réduit le risque de lessivage. Cependant, un apport d’azote au semis peut-être utile si la fourniture du sol est insuffisante car la plante doit atteindre un certain niveau de biomasse avant le repos végétatif pour générer le nombre de feuilles, ramifications et bourgeons floraux garant d’un rendement élevé.  

Le colza doit absorber 50 à 80 kg/ha d’azote avant l’hiver dont 15-25 kg dans les racines. Une partie de cet azote est ensuite perdu avec la chute des feuilles mais récupéré au printemps après reminéralisation.

Les apports d’azote en automne sont justifiés par :  

  • un faible reliquat azoté dans le sol, 
  • une fixation d’azote élevée pour la décomposition des résidus de culture, 
  • la compensation d’un semis tardif
  • la nécessité d’atteindre un stade suffisant (8-10 feuilles et un diamètre de collet de 8 mm) pour mieux résister au froid.

A l’opposé des pratiques courantes en Angleterre et en Allemagne, les références techniques établies dans les conditions françaises par Terres Inovia ne conduisent pas à une préconisation d’apport d’azote à l’automne même si les apports organiques ont tendance à se développer. La réglementation autorise toutefois, un apport de 10 kg N/ha maximum exclusivement en localisation au moment du semis.

Des essais menés en Allemagne ont montré des augmentations systématiques de rendement et de teneur en huile quand l’absorption est inférieure à 50 kg N/ha avant hiver (figure ci-dessous). L’azote nitrique, immédiatement disponible, facilite une croissance rapide de la biomasse ainsi que l’assimilation du potassium favorisant la résistance au froid.

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Augmentation de rendement avec des apports d’automne. Résultats de 4 années d’essais en Allemagne sur 2479 parcelles.

 

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