L'azote - Pour le rendement et la qualité

Orge brassicole ou alimentation animale ?

La Qualité

L'orge de printemps est cultivée surtout pour le maltage. Les grains non conformes aux caractéristiques techniques du maltage servent à l'alimentation animale. L'orge de printemps est également cultivée pour l'alimentation animale dans les régions ayant une saison de croissance courte ou lorsque l'orge d'hiver risque d'être endommagée par le gel.

Les malteurs ont un cahier des charges précis auquel on doit se conformer par une gestion adaptée de la culture :

• des grains à l'amande bien remplie, brillants, propres et sains, un minimum de grains pelés et brisés et 90% de grains > 2,5 mm,
• pureté de la variété > 93% avec moins de 2% d'autres céréales,
• teneur en humidité < 14,5%,
• teneur en protéines de 9,5% à 11,5%.

Rendement

Souvent sous-estimé, le potentiel de rendement de l'orge brassicole est surtout déterminé par l'alimentation hydrique. Si l'orge de printemps produit de 4 à 6 t/an à sec, on peut atteindre 8 t/ha avec une culture irriguée et de nouvelles variétés.

La teneur en protéines visée pour l'orge brassicole est inférieure à celle de l'orge destinée à l'alimentation animale, et nombreux sont les agriculteurs qui ont peur de dépasser la limite supérieure, qui est de 11,5%. Avec les nouvelles variétés, dont les objectifs de rendement sont plus élevés, des doses d'azote supplémentaires peuvent donner une teneur en protéines inférieure à 9,5%. Pour éviter les réfactions, il faut que les apports d’azote correspondent aux objectifs de rendement comme présentés ci-dessous.

Consommation en Nutriments

Prélèvement en nutriments (céréales et paille) à différents rendements.

Stratégie d'application d'azote

Une Période d'absorption bréve

La stratégie d'apport d'azote doit s’adapter à un prélèvement massif assorti d’une croissance rapide. De la fin du tallage à l'épiaison, 65% de tous les besoins en azote doivent être satisfaits en seulement 3 à 5 semaines.

La plus grande partie de l'azote (65 %) a déjà été assimilée avant la floraison pendant les 3 à 5 semaines qui vont du début de la montaison au gonflement. Moins de 15 % d'e l’azote est absorbé après la floraison alors que 85 % de la teneur en protéines dépend de l'azote provenant de la translocation des feuilles et des tiges vers le grain.

Environ 20% de l'azote est absorbé avant l'allongement des tiges et seulement 15% après la floraison. Aussi, estil recommandé d'appliquer au moins 60% des besoins totaux en azote directement au semis pour garantir une implantation et une croissance rapides des feuilles, intensifier le tallage et permettre une disponibilité optimale de l'azote pendant la montaison.

Pour exploiter le potentiel de rendement tout en contrôlant la teneur en protéines, un apport d’azote en végétation est recommandé entre les stades fin tallage et début montaison. Il est nécessaire d’appliquer 20 à 40% des besoins totaux en azote à cette période pour bien maîtriser le peuplement de talles productives. Par ailleurs, une bonne estimation du rendement, en fonction de la disponibilité en eau et de l'état de la culture, permet de déduire la dose optimale d’azote.