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23 juillet, 2021

Des nutriments plus performants sans supplément

Toutes les formes d’azote ne sont pas équivalentes. Qu’on considère l’efficacité agronomique (rendement ou qualité), l’empreinte environnementale (volatilisation ammoniacale) mais aussi et surtout la performance économique (gain de marge à la récolte), l’ammonitrate sort toujours gagnant ! Impossible, inattendu… ? C’est pourtant ce qu’a conclu l’étude technico-économique conduite récemment par le groupe de travail ADA[1] de l’UNIFA comparant 3 formes d’engrais azoté minéral sur 4 grandes cultures.


colza et blé
colza et blé

Une première étude UNIFA/CITEPA[2] publiée en 2018 a montré que les objectifs de réduction des émissions de NH3 d’ici 2030 ne pouvaient être atteints qu’en combinant toutes les pratiques[3] de réduction, soient :

  • le recours systématique à l’enfouissement de l’urée ou l’addition d’un inhibiteur d’uréase sur toutes les cultures ;
  • le remplacement partiel de l’urée et de la solution azotée par des ammonitrates dont le niveau de consommation devra être au moins équivalent à celui des années 2000.

La mise en œuvre de ces techniques de réduction s’accompagnant d’un coût supporté par les agriculteurs, il s’avérait important d’étudier l’impact sur le revenu et la rentabilité des exploitations. Est-il possible pour un engrais de faire rimer efficacité agronomique et rentabilité économique tout en se montrant favorable à l’environnement ? C’est la question sur laquelle s’est penchée une nouvelle étude, technico-économique cette fois-ci, réalisée par le groupe de travail ADA de l’UNIFA en 2021.

Rappelons que Yara® conduit depuis de nombreuses années,  parfois avec des partenaires tels qu’Arvalis ou Terres Inovia, des essais comparant ammonitrate et solution azotée. Les résultats sont et restent sans appel : l’ammonitrate surpasse largement la solution azotée sur colza et blé avec :

  • une absorption plus importante de l’azote (+36 kg N/ha pour 179 kg N/ha apportés en colza et +32 kg N/ha pour 177 kg N/ha apportés en blé),
  • un rendement supérieur (+2,7 q/ha en colza et +2,8 q/ha en blé),
  • une meilleure qualité en blé (+0,72 point de taux de protéines).

Le surdosage parfois pratiqué avec la solution azotée pour compenser sa moindre efficacité, contestable sur le plan environnemental, ne permet pas d’atteindre les niveaux de performance obtenus avec l’ammonitrate. Et malgré un surcoût de l’unité d’azote, cette différence d’efficacité agronomique se traduit aussi par un gain de marge notable pour l’ammonitrate, aussi bien en colza qu’en blé.

Figure 1 : Résultats s’appuyant sur (à gauche) 39 essais colza (à droite) 124 essais blé menés en France comparant ammonitrate et solution azotée sur colza, mis en regard des cours des engrais et de la culture pour 15 années = 585 situations simulées sur colza et 1860 sur blé. Source : étude ADA – UNIFA (2021).

Les résultats de cette étude technico-économique ont montré que ce gain de marge est loin d’être un phénomène ponctuel. En effet, l’étude a considéré les contextes de prix annuels des engrais et des cultures sur 15 ans (de 2005 à 2019) et les a rapprochés des résultats de 39 essais annuels en colza et 124 essais annuels en blé. Cela a permis de simuler 585 situations en colza et 1860 en blé. Et chaque année en moyenne, la différence est en faveur de l’ammonitrate et aux dépens de la solution azotée, que ce soit en colza ou en blé (figure 1). L’utilisation d’ammonitrate a engendré une marge supérieure à la solution azotée dans 75% des cas en colza et 2/3 des cas en blé, toutes situations confondues (figure 2).

Figure 2 : Distribution des écarts de marge entre ammonitrate et solution azotée sur colza – 585 situations simulées (à gauche) et sur blé tendre  – 1860 situations simulées (à droite). Source : étude ADA – UNIFA (2021). 

A l’heure où les instances gouvernementales discutent d’une possible redevance sur les engrais azotés minéraux et où l’efficacité de la forme d’azote peut faire toute la différence, le choix de l’ammonitrate, s’impose, en alliant rendement et environnement tout en dégageant un supplément de marge pour l’exploitation !

 

[1] ADA = Azote Directement Assimilable. Pour en savoir plus : https://azote.info/

[2] Etude menant une analyse prospective des émissions d’ammoniac associées à l’utilisation des engrais azotés minéraux à l’horizon 2030 et de leurs conséquences sur la probabilité d’atteindre les objectifs globaux.

[3] Les leviers d’action pour réduire les émissions de NH3 en agriculture ont été identifiés et recensés dans le Guide des bonnes pratiques agricoles pour l’amélioration de la qualité de l’air (Ademe, 2019).