Les mesures N-tester pour adapter ses apports azotés dans le contexte climatique et cultural 2023-2024

A l’exception de la Corse et du Languedoc-Roussillon, l’ensemble des régions a été touché par un excédent pluviométrique d’environ 10 % en moyenne avec une humidité particulièrement marquée ce mois de mars.

Ces conditions ne sont pas sans conséquences dans la conduite des cultures : les créneaux d’intervention possibles sont limités, rendant des semis et des interventions compliqués, voire impossibles. Toutefois, lorsque les apports azotés ont pu être réalisés, la valorisation des engrais par la culture est correctement réalisée. Les températures ont-elles aussi été supérieures à la moyenne à l’échelle de la France et de la saison (environ 2 °C  par rapport à la moyenne de référence 1991-2020). Cette douceur favorise la rapide avancée des stades dans les parcelles non pénalisées par l’excès d’eau :

- Sur blé tendre, l’état des cultures est fortement hétérogène. Les apports d’engrais azotés de tallage et épi 1cm ont bien été valorisés par la pluie, mais les excès d’eau récurrents créent des situations d’anoxie, la poursuite du drainage et de la lixiviation dans les horizons profonds.

- Sur orges d’hiver, l’état des cultures est bon, voire très bon avec une végétation très bien développée en lien avec la douceur des températures 

La campagne agricole 2023-2024 présente des conditions propices à une efficace assimilation des apports et des fournitures d'azote réalisés jusqu'à présent. Cependant, en raison du risque accru de verse, il est conseillé de retarder légèrement le dernier apport d'azote.

Dans les parcelles présentant un excès d'eau et une moindre efficacité d'enracinement, il est préférable de limiter les apports d'azote. Pour les parcelles semées en janvier, ou celles à ressemer, il faudra également revoir le potentiel de rendement à la baisse de 15 à 20 % et ainsi adapter les besoins en azote. En revanche, dans les parcelles caractérisées par de la croissance végétative plus prononcée que d'habitude, il est essentiel, pour les utilisateurs de l'appareil N-Tester, de veiller à positionner correctement la pince sur la feuille adéquate, ne confondant pas le numéro de la feuille. Dans les parcelles où la biomasse végétale est particulièrement abondante, il est envisageable que les besoins de la culture soient légèrement sous-estimés par la pince. Dans tous ces cas, il est recommandé de re-estimer le potentiel de rendement (en positif ou en négatif).

Au cours de la phase végétative (jusqu’au stade floraison), l’azote contribue à l’augmentation du rendement et à la concentration en protéines dans les grains. Ensuite, l’absorption d’azote joue essentiellement sur le taux de protéines. Si le potentiel de production n’est pas trop érodé, le dernier apport d’azote ne doit de ce fait pas être négligé.

Enfin, avec l'outil N-Tester, vous pouvez vérifier le statut azoté de la plante. Si votre potentiel de production n’est pas atteint (excès d’eau, semis retardé…) et si votre dernier apport a été correctement valorisé par un cumul de pluie supérieur à 15 mm (apport d’azote réalisé avant la période de sécheresse), alors le conseil du N-Tester représente bien le reste de la dose à apporter.

Contenu provenant des données Arvalis