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16 mai, 2022

Face à une météo incertaine, comment raisonner les derniers apports d’azote en conditions sèches ?

Alors que l’on observe un déficit hydrique important dans de très nombreuses régions depuis le début de l’année et que les prévisions météorologiques à venir sont pour le moins incertaines, il est important de prendre la mesure de cette situation en matière de nutrition azotée des céréales. Même au stade "dernière feuille" et jusqu’au stade "gonflement", il est encore possible d’interroger la plante avec le N-Tester® pour piloter le dernier apport.


N Tester Yara
N Tester Yara

Dans le cas où le potentiel de production de la parcelle serait déjà très dégradé à cause du manque de pluie, le diagnostic N-Tester® se révèle inadapté car le constat de carence azotée n’est pas dû à une faiblesse de la dose d’azote mais à la mauvaise valorisation des premiers apports. Il convient alors de ne pas tenir compte des recommandations de doses d’azote mais au contraire, d’envisager de les baisser sur la base d’une nouvelle estimation du rendement. Cependant, dans le scénario d’un retour rapide des précipitations susceptible de lever le stress hydrique (> 15 mm de pluie), un apport d’une trentaine d’unités d’azote peut s’envisager.

 

Dans le cas de sols qui ne présentent pas de signes très marqués de stress hydrique et où notamment, le dernier apport a été valorisé correctement par un cumul de pluie supérieur à 15 mm, alors le conseil N-Tester® précise bien la dose d’azote à apporter pour s’adapter à la dose prévisionnelle en fonction du stade de la culture. Si la dose conseillée par le N-Tester® dépasse 30 à 40 Kg N/ha, il est recommandé de fractionner l’apport qualité en deux passages : 30 unités jusqu’au stade "gonflement", et le solde jusqu’au stade "épiaison", même en conditions sèches, dans l’attente de l’arrivée de conditions plus humides en fin de cycle.

L’absorption d’azote par la culture au cours de la phase végétative (jusqu’au stade floraison) intervient sur le rendement et la concentration en protéines des grains, alors que l’azote absorbé après floraison joue essentiellement sur l’accumulation de protéines dans les grains. C’est pourquoi, il ne faut pas négliger le dernier apport d’azote sur des cultures saines, même en conditions sèches, car l’azote a de bonnes chances d’être valorisé plus tard, au stade floraison précoce soutenant ainsi la concentration en protéines des grains.

En conditions sèches et face à une météo incertaine qui ne permet pas toujours de valoriser au mieux l’azote, il est essentiel d’utiliser les formes d’engrais azotés les moins sensibles aux pertes par volatilisation ammoniacale, comme l’ammonitrate pour accéder à des niveaux de rendement et de qualité satisfaisants, surtout aux stades tardifs. Par ailleurs, la solution azotée, moins efficace, surtout dans le cas de températures élevées et la présence de vent est aussi susceptible de provoquer des brûlures sur les épis.