Quelle forme pour apporter le soufre ?

Le soufre est l'un des six principaux nutriments favorisant la croissance des plantes. Pour que leur teneur en protéines et leur qualité soient satisfaisantes, les cultures doivent pouvoir disposer d’un apport suffisant en soufre. Suite à des mesures environnementales d’amélioration de la qualité de l’air dans les pays industrialisés, les retombées atmosphériques de soufre ont chuté considérablement. Parallèlement, les attentes en terme de rendement et de qualité se sont renforcées. Ensemble, ces facteurs expliquent le regain d’attention porté au soufre dans la fertilisation.

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Quelle forme pour apporter le soufre ?

Les engrais soufrés disponibles sur le marché contiennent le plus souvent du soufre sous forme sulfate, associé à un ou plusieurs autres éléments tels que l’azote, le phosphore, le potassium ou le magnésium. On trouve également du soufre élémentaire micronisé et la forme thiosulfate. 

Comment alors, choisir la forme sous laquelle apporter le soufre ?

Les principales formes de soufre du marché 

Le soufre micronisé est généralement le plus coûteux. Il nécessite plusieurs transformations avant de devenir un nutriment (voir article l’importance). 

Les sulfates de potassium et les sulfates de magnésium (comme les superphosphates 18 et 25 qui sont désormais moins utilisés) impliquent un passage spécifique à un stade de la culture où l’apport des éléments associés au soufre est peu efficace, voire non justifié lorsque les exigences en P, K et Mg de la culture sont faibles, comme c’est le cas pour le blé. 

Les engrais azotés soufrés, comme les ammonitrates soufrés et le sulfate d’ammonium, sont une solution agronomiquement pertinente car les besoins en azote et en soufre des cultures sont étroitement liés.

Besoins des cultures en soufreLes azotés soufrés sont agronomiquement pertinents 

C’est la date d’application qui détermine la bonne forme de soufre à apporter. 

Le schéma ci-contre montre le parallélisme qui existe entre besoins en azote et en soufre sur blé et sur colza. 

En général, la fin d’hiver et le début du printemps sont des phases critiques pendant lesquelles l’offre du sol en azote et en soufre est largement insuffisante comparée aux besoins des céréales, du colza ou des prairies. Ce phénomène est accentué dans le cas d’hiver très pluvieux avec un fort lessivage des nitrates et des sulfates. 

Besoins du blé et du colza en azoteLes cinétiques d’absorption du soufre et de l’azote étant analogues, l’apport simultané de ces deux nutriments est donc une pratique agronomiquement pertinente.

Le triple avantage d’un ammonitrate soufré par rapport à un sulfate d’ammoniaque :

  • L’ammonitrate soufré propose l’azote directement assimilable pour les cultures, contrairement à l’ammonium qui nécessite une transformation, 
  • L’ammonitrate soufré est plus fortement dosé en azote (27% ou 33,5 %) que le sulfate d’ammoniaque, 
  • L’ammonitrate soufré n’acidifie pas le sol.

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