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07 décembre, 2016

Teneur en potassium et phosphore des sols, les enseignements de la BDAT

En 2016, l’Unifa, Union des industries de la fertilisation, a mandaté l’INRA d’Orléans (Unité Infosol) pour la réalisation d’une étude portant sur l’évolution des teneurs en phosphore, potassium et magnésium des sols français au cours des 25 dernières années et ses conséquences. Ainsi, les informations concernant plus de 2.5 millions d’analyses de sols provenant des laboratoires agréés et répertoriés dans la Base de Données nationale des Analyses de Terre (B.D.A.T.) gérée par l’INRA, ont fait l’objet d’analyses statistiques approfondies.


Phosphore et potassium dans le sol
Phosphore et potassium dans le sol

La question était de déterminer si les sols français se sont enrichis, appauvris ou bien sont restés stables, en phosphore extractible et potassium échangeable sur la période 1990-2014 et quelles en sont les conséquences sur la disponibilité de ces éléments pour les cultures et les conseils de fumure qui en découle. L’interprétation des analyses a été réalisée par classe de disponibilité et s’est appuyée sur les principes de la méthode Comifer et les règles de décision du logiciel Regifert développé par l’INRA.

Afin de prendre en compte la grande diversité des sols, des climats et systèmes de production agricole, les analyses ont été menées par unité géographique correspondant au canton et à la petite région agricole (PRA).


Une claire diminution des teneurs en phosphore des sols depuis 2004

Les teneurs les plus élevées en phosphore sont observées en Bretagne, Nord- Picardie, Alsace puis dans une moindre mesure, dans le nord du Bassin Parisien, les Pays de Loire et le Poitou-Charentes, tandis que les zones plus faiblement pourvues se situent sur la frange méditerranéenne, le Limousin, le Jura et les Vosges où domine un élevage plutôt extensif.

Cartes des médianes des teneurs en phosphore équivalent Olsen exprimé en P2O5 (mg P2O5 / kgterre), par petite région agricole, calculées pour les périodes 1994-2004 et 2005-2014Cartes des médianes des teneurs en phosphore équivalent Olsen exprimé en P2O5 (mg P2O5 / kgterre), par petite région agricole, calculées pour les périodes 1994-2004 et 2005-2014.

Comme le montre la carte ci-dessus, une très large majorité de petites régions agricoles ont vu une diminution sensible de leur teneur en phosphore (équivalent Phosphore Olsen) entre les périodes 1994-2004 et 2005-2014.

A l’exception de quelques petites régions agricoles en Gironde et dans le Gers, ces baisses sont souvent significatives et supérieures à 10% de la teneur initiale. Elles concernent plus de 60% de la SAU, tandis que les augmentations mesurées concernent moins de 5% de la SAU. Afin de simplifier les conclusions, les évolutions par grande région ont été synthétisées dans la figure suivante.

Synthèse en surface agricole utile par région des différentes classes d’évolution des teneurs en phosphore équivalent OlsenSynthèse en surface agricole utile par région des différentes classes d’évolution des teneurs en phosphore équivalent Olsen

Parallèlement à la baisse de la teneur en phosphore équivalent Olsen, on observe une diminution de sa biodisponibilité, ce qui entraine l’augmentation des situations à risques :

Cartes d’évolution de la répartition des classes de disponibilité en phosphore équivalent Olsen, fournies par RegiFert® entre les 2 périodesCartes d’évolution de la répartition des classes de disponibilité en phosphore équivalent Olsen, fournies par RegiFert® entre les 2 périodes.

Légende :
"A" : augmentation de la disponibilité en phosphore par rapport à la première période
"S" : stable l’ordre des classes est inchangé même si les % par classe de disponibilité ont changé 
"I" : évolution indéterminée
"D" : diminution de la disponibilité par rapport à la première période 
"EI" : le nombre d'analyses est insuffisant pour faire le test

 

Au niveau national, on peut conclure à :

  • L’augmentation des sols classés « pauvres »
  • L’augmentation des sols jugés intermédiaires
  • La diminution des sols classés « riches »

Cette observation incite à une vigilance accrue et au recours systématique aux analyses de sols pour piloter sa fertilisation phosphatée.

 

Status quo pour la teneur en potassium, mais des situations contrastées selon les régions

La teneur en potassium des sols français varie dans de très grandes proportions, de moins de 100 mg/kg dans la région des Landes ou la Sologne à plus de 500 mg/kg dans le Barrois de l’Aube ou le Cognaçais. En Bretagne et dans le Nord, les teneurs y sont généralement élevées mais aussi irrégulières en fonction des apports par les effluents d’élevage et de la présence de cultures industrielles exigeantes, historiquement très bien fertilisées en potasse.


Dans d’autres régions telles que le Centre et la vallée du Rhône, on observe des situations très contrastées où cohabitent des petites régions très pauvres et des zones à teneur élevée comme celles positionnées sur des fonds géologiques naturellement capables de fournir du potassium. Dans l’ensemble, les sols les plus riches sont plutôt argileux tandis que les sols pauvres coïncident davantage avec les sols sableux. Ce phénomène est assez révélateur de l’intensité du lessivage annuel du potassium.

Aujourd’hui, il semble bien que moins de 13% des sols français se situent dans la classe de faible biodisponibilité, justifiant un renforcement de fumure potassique.

Les évolutions de teneur entre les 2 périodes de l’étude (1990-2004 et 2005-2014) ne démontrent pas de tendance très nette. Selon les régions, on observe des baisses plus ou moins marquées (Bretagne, Centre, Nord-Est, Jura, Rhône Alpes) tandis que d’autres présentent des augmentations : Nord Picardie, Champagne, Sud-Ouest. Les baisses de teneurs restent contenues et inférieures à 10% de la teneur initiale avec une baisse inférieure à 25 mg/kg sur 32% de la SAU française. Les évolutions marquées (supérieures à 10% de la teneur initiale)  représentent moins de 10% de la SAU.

Ces évolutions n’induisent pas de fortes évolutions des classes de biodisponibilité du potassium et donc du conseil de fumure.

 

Ce qu’il faut retenir de l’étude de la BDAT

L’INRA a constaté une diminution très significative des teneurs en phosphore des sols depuis 2004 mais une situation plus contrastée en ce qui concerne le potassium.


La vigilance s’impose, d’autant que les apports en phosphore et potassium ne compensent plus les exportations par les récoltes et alors que les pertes par lessivage et érosion ne sont pas prises en compte dans ce constat. Plus que jamais, la pratique d’analyses de sols et l’élaboration d’un plan de fumure sont nécessaires afin de gérer au mieux son capital sol.

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