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En sortie d’hiver, amener de l’azote à vos prairies favorise leur redémarrage. Ce premier apport conditionne aussi la productivité et la qualité des fourrages. L’azote doit être disponible au moment de la reprise de la croissance de l’herbe, un stade que toutes les prairies ont atteint aujourd’hui en France. Avez-vous pensé à votre premier apport ? sinon, que risquez-vous ?
L’azote est le principal élément nutritif de l’herbe. C’est un accélérateur de croissance en début de cycle : sur prairies à dominante graminées, l’objectif de la fertilisation azotée est de maximiser la pousse et, par la suite, la production de biomasse. La satisfaction précoce des besoins azotés est un facteur-clé pour parvenir à des rendements élevés en matière sèche, pour des fourrages de qualités. Il est ainsi essentiel d’appliquer la bonne quantité d’azote au bon moment.
200°C en base 0°C depuis le 1er janvier de l’année
Contrairement aux céréales à paille, il n’existe pas pour les prairies de stade physiologique clairement établi permettant de positionner les apports d’azote. Celui-ci doit être disponible en quantité suffisante au plus tard lors du démarrage en végétation : une carence à ce stade pénaliserait la production à venir. La date de reprise de la croissance de l’herbe obéit à une règle simple : atteindre une somme de températures cumulées de 200°C en base 0°C depuis le 1er janvier de l’année.
Ce cumul intervient le plus souvent autour du 1er février en zone océanique et un mois plus tard en zone continentale. Bien entendu, cette date change d’année en année. Le cumul est aujourd’hui atteint partout. Selon les modélisations de Date N’Prairie, 2021 aura été globalement plus tardive, avec 5 à 6 jours de retard en moyenne, mais plus précoce pour les dernières régions à atteindre le seuil (12 jours d’avance par exemple pour le Cantal).
Pour vous aider à déterminer au mieux la date de votre premier apport azoté, Arvalis Institut du Végétal a développé un outil gratuit de prévision, consultable en ligne : Date N’Prairie.
Plus de 30 % de baisse de rendement possible
Un décalage de 30 jours (environ 100°C cumulés en plus ou en moins) peut provoquer une baisse de rendement de plus de 30 %. Selon Arvalis, 600 kg MS/ha d’herbe ensilée pourraient ainsi être perdus pour un mois de décalage, quasiment 1 t de MS/ha pour du foin.
Nota bene : Un apport d’azote quelques jours avant la date de redémarrage de l’herbe peut s'avérer intéressant pour viser une fauche précoce. Attention cependant au risque de pertes par lessivage, volatilisation ou dénitrification.
Sur sol portant et ressuyé
La règle de décision des 200°C cumulés est facile à appliquer. Elle nécessite cependant des conditions satisfaisantes. Inutile de se presser si le contexte ne s’y prête pas : en sortie d’hiver, la portance et le niveau d’humidité du sol constituent des critères incontournables pour le choix de la date d’apport. Priorité doit être donnée au ressuyage. S’il gèle, l’apport peut être décalé afin de mieux coïncider avec le redémarrage de la végétation. Enfin, n’oubliez pas de vous conformer aux périodes d’interdiction d’épandage fixées par la directive nitrates.
Pour savoir combien apporter :
Le Comité Français d’Etude et de Développement de la Fertilisation Raisonnée (Comifer) met à disposition sur internet son guide de calcul de la fertilisation azoté sur prairies. C’est l’ouvrage de référence pour tous les professionnels, éleveurs, céréaliers et techniciens soucieux de mieux appréhender les règles parfois complexes de la fertilisation azotée selon la méthode du bilan prévisionnel. Applicable aux cultures annuelles comme aux prairies, ce guide est utilisable dans tous les systèmes de production et contexte pédoclimatiques.
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Il est nécessaire de cultiver l’herbe, autant sur le plan qualitatif que quantitatif, pour maximiser son utilisation et diminuer les coûts alimentaires. De nombreux facteurs influent sur la rentabilité de cette culture et doivent être pris en considération dans sa conduite.