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Les conditions climatiques ont largement alimenté les discussions cette année, et pour cause, après un automne / hiver très pluvieux qui a impacté les semis, le printemps très ensoleillé a impacté la bonne croissance des cultures. Le début de la collecte a confirmé ensuite les ressentis en termes de volume et de qualité et a confirmé les impacts de ces conditions de culture.
La première conséquence de cet automne et cet hiver très pluvieux a été des mauvaises conditions d’implantation qui ont conduit à des dates de semis des cultures d’automne très étalées. En effet, la pluie et les températures douces s’étaient installées dans de nombreuses régions. Les semis d’octobre avaient pu se réaliser dans de bonnes conditions et les cultures avaient pu profiter des températures douces pour se développer alors que la deuxième vague de semis plutôt à partir de novembre s’était faite dans des mauvaises conditions, sur sol humides. Ces conditions ont largement entrainé des reports sur des cultures de printemps.
Carte 1 : Écart du cumul de précipitation (en mm) entre la campagne 2017-2018 et la médiane 20 ans (1997-2016) pour la période 1er septembre-8 janvier. (© MétéoFrance)
Nous avons connu notre début d’année 2020 le plus chaud jamais observé, après celui de 2011, avec +1,7°C par rapport à la normal sur janvier à mai, comme l’avais indiqué La Chaine Météo. L’ensoleillement a été relativement exceptionnel, de plus de 30 % au nord de la Loire et de près de 50 % près des frontières avec la Belgique.
Carte 2 : Ecart à la moyenne annuelle de référence 1981-2010 de la température moyenne. (© MétéoFrance)
Cette période de sécheresse n’a été que très faiblement atténuée par des pluies irrégulièrement réparties et a conduit à une très faible humidité superficielle des sols.
« En moyenne nationale, la France a tout de même reçu 50 mm de pluie pour une normale de 63 mm, soit un déficit de 21 % » selon Météo France.
Tout d'abord, le contexte climatique très sec de ce printemps a rendu très délicat le déploiement des outils de pilotage sur céréales. De plus, la large gamme des dates de semis et les conditions d’implantation souvent difficiles sur l’automne dernier ont généré une forte hétérogénéité des stades et des niveaux de croissance entre parcelles. Par conséquent; il fut difficile de systématiser des recommandations générales de pilotages de la nutrition des cultures.
Ensuite, les conditions de bonne valorisation des seconds apports d’azote ont été incertaines et très variables en fonction des dates d’apports, de la pluviométrie réelle, du délai entre l’apport d’azote et la pluie et de l’enracinement qui a pu pâtir de conditions de semis « limites ». De plus, les épisodes de froid et de gel rencontré dans certaines régions les semaines passées ont pu ralentir la croissance.
Dans certaines zones, des niveaux de pluie suffisant suivant un apport ont permis à minima de valoriser celui-ci (en considérant les réserves du sol).
A l’inverse pour les blés qui avait déjà dépassé le stade de dernière feuille étalée, le stress hydrique et le stress azoté prolongé pendant la phase très sensible du gonflement et jusqu’à 20 jours après la floraison ont pu impacter le nombre de grains par épi.
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Une production de blé tendre en baisse de 26% par rapport à l’an dernier
Agreste a estimé début août la récolte de blé tendre 2020 à 29,7 millions de tonnes, avec des surfaces de 4,34 millions d’hectares et un rendement moyen de 6.83 T/Ha. Toutefois, derrière ce rendement moyen se cache d’importantes hétérogénéités, comme le présente la carte ci-dessous publiée par Agritel, qui reflètent la disparité des situations rencontrées en cours de saison comme décrit précédemment.
La production de blé dur baisserait quant à elle de 17% sur un an, malgré une augmentation des surfaces de 2%, principalement du fait d’un rendement en forte diminution à 5.16 T/ha. La surface en orge, qui était elle aussi en légère augmentation (de 1%), a vu sa production chuter du fait de rendement moyen en baisse de 1.33 T/Ha toujours sur un an. La production de colza serait quant à elle en baisse de 4.8% par rapport à l’an passé.
(Source : Agreste conjoncture du 01/08/2020)
La production en maïs reste encore incertaine à cette date, mais il est déjà avéré une augmentation des surfaces liés au report de semis et Agreste prévoit une augmentation du rendement qui porterait la production à 14 millions de tonnes.