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06 septembre, 2018

Bilan de la moisson 2018

C’est avec le constat d’une production revue à la baisse, mais cependant de qualité, que les céréales ont tiré le bilan d’une saison 2018 marquée par une climatologie capricieuse.


Moisson des céréales
Moisson des céréales

La production de céréales en 2018 a été fortement perturbée par une saison au climat chaotique alternant les épisodes pluvieux au printemps, suivis d’une sécheresse en fin de saison. De fait, les estimations en volume et rendement indiquées tous les ans par le service de la statistique du ministère de l’agriculture ont dû être revues à la baisse en fin de saison.

La production s’est donc soldée par une récolte en léger recul par rapport à la précédente campagne, avec cependant une bonne qualité s’agissant des teneurs en protéines, qui ont été élevées pour les blés tendres et les blés durs. La situation dans le sud de la France, notamment en Occitanie et en Paca, a été rendue difficile du fait « des cumuls de pluie exceptionnels depuis la sortie de l’hiver jusqu’à la maturité » qui ont généré de faibles rendements en blé tendre et en blé dur, mais aussi des problèmes de qualité s’agissant du poids spécifique et des taux de mitadin, ainsi que de la moucheture. En revanche, comme sur l’ensemble du territoire, les teneurs en protéines ont été bonnes.

 

Quand les caprices du climat s’en mêlent

La campagne céréalière a été marquée par une climatologie particulièrement capricieuse avec un hiver et un printemps pluvieux où les forts excès d’eau ont pénalisé la floraison qui s’est déroulée dans des conditions peu favorables. Enfin, la canicule, avec des températures au-dessus des normales saisonnières, aura largement contribué à la précocité des moissons, avancées de 2 à 3 semaines par rapport à une année normale.
Les conditions climatiques de l’année permettent donc d’expliquer la situation hétérogène de la production des céréales étroitement liée à la nature des sols. En effet, dans les parcelles avec des sols légers, drainants, habituellement sensibles à la sécheresse, qui ont été moins pénalisées par l’excès d’eau, les rendements ont été supérieurs à la moyenne. En revanche, dans les parcelles avec des sols profonds, généralement plus sensibles à l’excès d’eau en hiver, les rendements ont souvent été inférieurs à la moyenne.

Des volumes de production en retrait

La production de blé tendre a été estimée à 34,1 Mt. Elle est en diminution de 2,4 Mt par rapport à la campagne précédente et a baissé de 6,6 % par rapport à 2017 et de 4,8 % par rapport à la moyenne 2013-2017. Le rendement moyen en blé tendre a été estimé à 69,7 q/ha, en recul de 4 q/ha par rapport à la campagne précédente. Le blé dur, avec une récolte estimée à 1,8 Mt, est en retrait de 16,9 % par rapport à 2017. La production d'orges, quant à elle, est en recul de 7 %. Mais ce recul est attribué à une diminution des surfaces. Malgré une forte hausse des surfaces (+ 14,3 % en un an), la production de colza a baissé d’un peu plus de 8 %. En maïs-grain, le rendement est passé en-dessous de 90 q/ha pour atteindre une production de 12,6 Mt, en baisse de 14,3 % par rapport à l’an passé. Le tournesol, également marqué par la sécheresse a affiché une production de 1,2 million de tonnes, avec des rendements à la baisse (22,5 q/ha). Malgré des rendements en hausse, les protéagineux ont enregistré une baisse de production de 21,1 %, qui est à mettre à l’actif d'une baisse significative des surfaces. Enfin, les productions de betteraves et de pommes de terre de consommation et de demi-saison, également impactées par la sécheresse, ont reculées respectivement de 15,4 % et de 5,7 % en 2018.

Une année test pour le pilotage de la fertilisation azotée.Au-delà de la production proprement dite, la campagne 2018 des céréales a été riche d’enseignements s’agissant de la fertilisation, et une véritable année test en matière de pilotage de la fertilisation azotée. En effet, les céréaliers ont été contraints de s’adapter aux conditions d’une météo atypique afin d’optimiser la fertilisation azotée de leurs parcelles. Dans ce contexte, les outils de pilotage tels que le Yara N-Tester et le Yara N-Sensor, ont permis, pour ceux qui les ont utilisés, de fournir l’azote sous la bonne forme. Quant aux drones pour analyser la réflectance des cultures par la biomasse aérienne, et l’imagerie satellitaire avec Farmstar développé par Arvalis et EADS et Atfarm, mis au point par Yara, ces technologies à la pointe sont disponibles et permettent aujourd’hui de prendre les bonnes décisions en fertilisation, notamment dans la modulation des apport azotés.