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17 avril, 2020

Pilotage N-Tester® des blés : un contexte climatique difficile ce printemps

Le contexte climatique très sec de ce printemps rend très délicat le déploiement des outils de pilotage sur céréales. Nous avons déjà connu de telles conditions lors des saisons 2003 puis 2011 pour ne citer que les années comparables les plus marquantes.


Un agriculteur effectue une mesure N-Tester dans un champ de blé
Un agriculteur effectue une mesure N-Tester dans un champ de blé

La large gamme des dates de semis et les conditions d’implantation souvent difficiles l’automne dernier ont généré une forte hétérogénéité des stades et des niveaux de croissance entre parcelles et donc des recommandations générales sont difficiles à systématiser.

Les conditions de bonne valorisation des seconds apports d’azote ont été incertaines et très variables en fonction des dates d’apports, de la pluviométrie réelle, du délai entre l’apport d’azote et la pluie et de l’enracinement qui a pu pâtir de conditions de semis « limites ». De plus, les épisodes de froid et de gel rencontrées dans certaines régions les semaines passées ont pu ralentir la  croissance.

La forme d'engrais utilisée est également un facteur important à considérer ; les formes urée et solution azotée sont plus sensibles aux pertes par volatilisation ammoniacale et ce, d’autant plus que l’engrais séjourne longtemps en surface avec un couvert végétal peu poussant et des conditions de vent importantes. La solution azotée est de surcroit également plus sujette aux phénomènes d’organisation microbienne.

L’ammonitrate reste moins soumis à ces pertes d’azote même si dans de telles conditions, son efficacité ne sera pas maximale. Il est classiquement considéré qu’une pluviométrie minimale de 15-20 mm dans les 15 jours suivant l’apport est requise pour valoriser a minima celui-ci. Rappelons qu’il s’agit bien d’un minimum qui ,en réalité, va dépendre également de l’état des  réserves hydriques du sol.

Aujourd’hui, rares sont les situations cumulant plus de 10 à 15 mm de pluie depuis la mi-mars sauf quelques épisodes orageux ponctuels. La règle reste donc de bien connaitre les conditions locales avant de réaliser et d’interpréter un diagnostic N-Tester®.

 

Rappelons les conditions de validité du diagnostic N-Tester et la validité de la mesure

Le diagnostic n’est valable que si un minimum de 15-20 mm de pluie est enregistré entre le 2ème apport et la date du diagnostic avec un délai de 5 jours après le retour de la pluie avant la mesure.

En cas de sécheresse prolongée où les stades possibles de mesure se seraient déroulés sans cette pluviométrie minimale, si le potentiel de rendement n’est pas altéré, nous conseillons de revenir à la dose bilan initialement prévue afin d’éviter les situations de sous-nutrition azotée probables en cas de retour de la pluie après ce stade.
Par conséquent, il conviendra d’attendre quelques jours avant de réaliser les diagnostic après les pluies annoncées dès ce week-end.

 

Pour les orges d’hiver, les blés durs et les blés améliorants dont le pilotage nécessite la présence dans la parcelle d’une zone sur-fertilisée, il n’est pas rare que jusqu’au stade 2 nœuds voire dernière feuille pointante, la mesure de la zone étalon ne dépasse pas la valeur mesurée dans le reste de la parcelle, qui est le signe que l’azote est difficilement absorbé dans ce contexte alors qu’une quantité non limitante d’azote a été apportée sur la zone étalon.

Enfin mieux vaut différer un apport d’azote plutôt que de le réaliser sur un sol sec, avec des températures élevées et des conditions venteuses, il est préférable d’attendre un épisode pluvieux prévu.