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23 avril, 2018

La fertilisation dans la PAC 2020

La fertilisation est au programme de la politique agricole commune après 2020, en proposant notamment de réviser le règlement relatif aux engrais minéraux.


Drapeau de l'Europe
Drapeau de l'Europe

Dans sa communication sur la politique agricole commune après 2020 datant du 29 novembre 2017, la Commission européenne estime que les agriculteurs bénéficiant d'un soutien au revenu au titre de la PAC devront mettre en œuvre différentes pratiques respectueuses de l'environnement et du climat, c’est un principe de base.

Dans l’Union européenne, l'agriculture exploite près de la moitié des surfaces terrestres. Elle est étroitement liée à l'environnement car elle dépend de diverses ressources naturelles, notamment les sols, l'eau l’air, la biodiversité, etc. Et elle est fortement influencée par le climat. La future PAC doit promouvoir et soutenir une agriculture respectueuse du climat, en plaçant la durabilité au centre de ses priorités et de ses mesures. Dans ce cadre, la fertilisation des sols est une condition nécessaire à une agriculture durable.

 

La fertilisation dans l’enjeu économique et social

Il devient indispensable d'utiliser rationnellement les ressources en eau, les fertilisants et les moyens de protection des cultures afin d’améliorer la productivité, notamment dans les pays à fort accroissement de population. Dans le cadre d'une agriculture raisonnée qui prend en considération les finalités économiques, environnementales et sociales de l'exploitation agricole, la fertilisation raisonnée adapte les apports en éléments fertilisants aux besoins réels des cultures en tenant compte des éléments présents dans le sol et du rendement potentiel de la plante.

Pour une agriculture de précision durable

C’est ainsi que les techniques de l’agriculture de précision permettent aux agriculteurs de prendre en compte la variabilité intra-parcellaire de la nutrition azotée afin d’ajuster finement la fertilisation aux besoins des cultures.

Dans les défis qu’elle doit relever, l’agriculture devra développer la production alimentaire en réduisant son impact sur l’environnement. C’est désormais possible avec la mise à disposition des nouvelles technologies d’agriculture de précision et les OAD qui permettent de calculer la dose prévisionnelle et la fumure de fond, le fractionnement de l’azote, le pilotage du dernier apport : le panel d’outils afin d’ajuster la dose d’engrais au plus proche des réels besoins de la plante. Ces nouveautés utilisent des technologies avancées comme le positionnement satellitaire, ou des applications sur Smartphones et intègrent parfois les nouvelles obligations de la directive nitrates.

Quant au matériel d’épandage, il a également évolué notamment avec le système DPA (Débit proportionnel à l’avancement) électronique qui peut être couplé au système GPS.

 

La règlementation vise les engrais minéraux

Le projet de rapport sur l’avenir de l’alimentation et de l’agriculture présenté par la Commission de l’agriculture et du développement rural et datant du 20 février 2018 propose explicitement le lancement d’initiatives promouvant non seulement la production, mais également les normes de sécurité, les normes environnementales et la qualité des régimes de production. Parmi les intrants de l'agriculture, les achats de fertilisants sont dans le tiercé, certes loin derrière les aliments pour animaux mais en bonne place devant les produits de protection des plantes.

Dans le cadre de la transition européenne vers une agriculture et une économie circulaire, la Commission européenne a proposé de réviser le règlement relatif aux engrais, qui date de 2003 avec un texte qui vise à réduire le gaspillage, la consommation d’énergie et les dommages environnementaux causés par les engrais en encourageant l’utilisation de produits fertilisants moins traditionnels.

Limiter le cadmium

À ce jour, la réglementation se concentre sur les engrais minéraux, principalement les phosphates, importés de pays tiers, mais aussi sur la réduction du cadmium, un métal lourd que l’on trouve dans les engrais minéraux phosphatés qui s’accumule dans l’environnement, pénètre la chaîne alimentaire et peut présenter un risque pour la santé humaine et animale. Les limites de cadmium seraient ramenées de 60 mg/kg à 40 mg/kg après six ans (au lieu des trois ans proposés par la Commission européenne), et à 20 mg/kg après seize ans, selon la proposition des députés, afin de permettre aux producteurs de s’adapter à ces exigences.