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04 juillet, 2016

Les systèmes de production du colza

Le colza s’est progressivement imposé dans le paysage agricole français et européen depuis le début des années 1960, au rythme des progrès techniques de sa culture. Il s’est facilement intégré aux systèmes de production en rendant possible la diversification et l’allongement des rotations culturales. En Asie et en Amérique du Nord, la production de colza, tirée par la demande croissante en agro-carburants, est différente du schéma européen.


Champs de colza
Champs de colza

En France, un colza plus ou moins présent selon les contextes régionaux

La culture du colza est associée aux systèmes de grandes cultures et s’adapte à des contextes pédoclimatiques très variés. On la retrouve ainsi de façon large sur tout le territoire national, essentiellement au nord d’une ligne La Rochelle-Strasbourg mais avec une zone de culture en région Toulousaine.

L’introduction du colza dans le système de culture d’une exploitation est facilitée par son cycle long qui permet de répartir la charge de travail (implantation en fin d’été et récolte traditionnellement avant celle des céréales à paille). Le matériel nécessaire est identique à celui des céréales à paille.

Le colza est associé en rotation essentiellement avec le blé et l’orge, et de plus en plus le tournesol.

Sa grande adaptabilité pédologique, ses racines pivotantes qui améliorent le sol et ses résidus de paille après récolte ont fait du colza une culture favorite en tête de rotation.

Dans l’Est, les rotations de type colza–blé–orge sont largement dominantes dans les systèmes céréaliers et représentent un peu moins d’un million d’hectares. Dans le Centre, on retrouve le même type de rotation qui représente un peu plus de 700 000 ha, mais avec une fréquence de retour du colza un peu plus longue que dans l’Est. Dans le Nord, ces rotations occupent environ 500 000 hectares et se placent en deuxième position derrière les systèmes betterave– blé tendre–Pomme de terre. Certains systèmes commencent à l’associer à la betterave. Dans l’Ouest, les rotations intègrent plus largement le colza avec tournesol, blé et orge et représentent un peu plus de 600 000 ha.

Une valorisation marginale en agriculture biologique

La surface de colza sous label biologique est d’environ 2 000 ha partagés entre environ 300 exploitations. Sa bonne couverture végétale et l’amélioration de la structure du sol par ses racines sont des atouts à exploiter dans les systèmes de production biologique. Pour parer aux problèmes causés par les ravageurs et les mauvaises herbes, les producteurs de colza biologique utilisent les techniques du mélange variétal, des bandes en bordure de parcelle, du binage, et jouent sur la densité de semis.

 

En Europe et dans le monde

La France est le deuxième pays producteur de colza en Europe derrière l’Allemagne. Comme en France, le colza y est intégré aux systèmes des grandes cultures de céréales à paille. Mais des tendances différentes se profilent dans les choix techniques : le recours aux semences hybrides y est, par exemple, beaucoup plus courant (45 % des surfaces cultivées).

La culture du colza d’hiver est quasi exclusivement localisée en Europe. Le Canada, la Chine et l’lnde cultivent plutôt les variétés de colza de printemps, avec un cycle considérablement plus court. L’utilisation de semences OGM résistantes aux herbicides est répandue en Amérique du Nord.

Le désherbage des surfaces de colza est alors rendu presque parfait, mais de nombreux plants de colza résistants aux herbicides seraient aujourd’hui retrouvés à l’état sauvage.