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17 août, 2017

Favoriser les échanges entre agriculteurs

Pendant longtemps, l’isolement géographique des campagnes ne permettait pas aux agriculteurs d’échanger directement avec d’autres agriculteurs sur leurs pratiques. Les magazines présentant des reportages étaient un bon moyen de découvrir de nouvelles techniques sans pour autant avoir tous les éléments permettant de modifier ses pratiques.


Un agriculteur regarde son portable
Un agriculteur regarde son portable

Avec le développement de l’accès à internet, les campagnes sont devenues connectées et cela a offert la possibilité aux agriculteurs de créer des groupes de réflexion en s’émancipant de la contrainte géographique pour échanger sur leurs pratiques.

Quels échanges ?

Initialement les agriculteurs pouvaient échanger sur leurs expériences, encadrés par leurs distributeurs, par des instituts ou encore par des entreprises – comme les banques par exemple.

Les premiers échanges du genre sont nés de la passion du matériel notamment. Les premiers forums ont été lancé autour des échanges de photos et de vidéos de tracteurs et autres engins, en situation. Très rapidement, les échanges sont devenus plus techniques et plus en adéquation avec le métier de chef d’entreprise : l’investissement est-il à la hauteur de l’usage ? en 2017, il existe de nombreuses pages sur les réseaux sociaux ou des forums sur le matériel. Les agriculteurs sont très souvent eux-mêmes les créateurs et gestionnaires de ces pages.

Plus rares, les possibilités d’échanges plus techniques, soit en agronomie soit en gestion d’entreprise, sont apparues et rassemblent aujourd’hui des milliers de membres. Cet engouement est principalement dû aux besoins identifiés des agriculteurs de prendre du recul sur leurs pratiques à l’heure où la pression règlementaire est ressentie de plus en plus intense. Les agriculteurs disposent de nombreuses sources d’informations, plus ou moins éloignées de leur gestion (distributeur, Chambre, CER ou CETA) et il apparait parfois complexe de faire la part des choses pour prendre une décision. C’est pourquoi de plus en plus d’exploitants recherchent des pairs pour discuter, diagnostiquer et prendre des décisions, indépendamment des éventuels conseillers.

En plus de ces bonnes pratiques et des retours d’expériences, les agriculteurs, via ces communautés, peuvent bénéficier de « bons plans ». En effet, dans le cas d’une décision d’achat ou d’utilisation d’une solution, un membre d’une communauté peut bénéficier de l’entraide d’autres agriculteurs pour mettre en œuvre et pourquoi pas tester un nouveau matériel avant un achat.

Les communautés offrent également la possibilité aux agriculteurs, même éloignés, de partager des problématiques communes et de réfléchir ensemble à des solutions.

 

Les réseaux sociaux, the place to be ?

Les réseaux sociaux ont déferlé il y a quelque temps maintenant, initialement à vocation personnelle, ils se transforment aujourd’hui et deviennent l’une des premières sources d’informations et de partages. Même si 77% des agriculteurs se connectent au moins une fois par semaine sur les réseaux sociaux, seuls 2,9% utilisent Twitter, 17% Youtube et 37% Facebook. C’est avant tout pour y trouver des informations agricoles puisqu’un quart d’entre eux recherche de nouveau échanges. Cette proportion peut paraitre faible, mais en 3 ans, les agriculteurs utilisant les réseaux sociaux sont passés de 20 à 54% …

Véritable révolution dans la consommation de l’information, tout le monde peut interagir avec tout le monde, n’importe où, n’importe quand. Les réponses sont souvent rapides, reste à adopter un certain recul sur certains sujets. L’agriculteur peut aujourd’hui s’émanciper de son réseau traditionnel de conseillers pour poser une question, analyser ses pratiques et découvrir des nouveautés.

Mais pour éviter les pollutions dans les interactions, les forums ou les communautés fermées permettent d’interagir entre professionnels de l’agriculture. Il en existe de nombreuses autour de divers sujets. 

« Il est intéressant d’échanger avec des agriculteurs de toute la France ayant chacun leurs problématiques, astuces, techniques,… Même si nos territoires sont différents, rien n’empêche que des idées de l’autre bout de la France ne nous soient pas utiles. De plus, le fait que l’accès soit filtré par Yara permet de limiter l’accès aux agriculteurs uniquement et évitera d’avoir des discussions trop généralistes ou complètement hors sujet comme l’on peut le voir sur certains forums. » Stéphane, Céréalier dans la Marne.

 

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